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Bonjour, chers camarades !!!
Merci d'être venus si nombreux !!!
Quelle année ! Mais quelle année !!!!
Incroyable, non ?
Vous avez vu ça ? Le nombre de Genferei par jour qui sont sorties ????
Et vous avez vu la qualité de la marchandise ????
C'est du jamais vu !!! Moi je crois qu'il faut faire un contrôle anti-dopage, parce que c'est humainement pas possible de merder à ce point.
Mais comment qu'y z'ont fait ????
Au début, avec le comité obscur, on s'est dit que c'était juste un millésime exceptionnel… mais petit à petit, les jours passant, chacun amenant une Genferei plus grosse que la veille, on a commencé à y voir clair, dans leur petit jeu :
C'est un complot !!!!
Au bout de 8 ans de prix Genferei, ça a commencé à gêner aux entournures, les feuilles dorées… Ca fait pas bon genre de s'en voir coller une…. Alors pour nous baillonner, ils ont pris l'option de nous noyer sous la masse !!!
Je vois pas d'autres explications !
Ils ont mis le turbo, dépassé nos rêves les plus fous, réalisés les pires bourdes jamais imaginées…. Et voilà… l'affaire est dans le sac : nous on ne sait plus comment gérer tout ça !!!
Tout d'abord, parce qu'on est bien trop occupés à les gérer au niveau professionnel, ces Genferei… Vous savez bien le boulot que ça demande, de les raconter et de les expliquer à nos lecteurs/auditeurs/spectateurs.
Et puis ensuite, il faut bien admettre que ça devient difficile d'en rire ! Il y en a tellement… elles sont tellement grosses… Il faut reconnaître que, parfois, on a plutôt envie de pleurer, non ?
Et c'est sans doute ça le plus grave. Le but caché du complot monté pour nous abattre pose une questions fondamentale : sommes-nous encore capable, à Genève, de rire de nos erreurs, de nos bourdes, gaffes et bévues ? De ce qui, au cours des siècles, a fini par faire partie de notre idendité ? Pouvons-nous encore rire de nos chères (à tout point de vue) Genfereien ?
Eh bien c'est ce que nous allons essayer de faire cette année encore…
Avec, tout d'abord, le très protocolaire et très officiel rappel historique de l'objet de notre réunion de ce soir, par l'un des plus ardent défenseur du prix Genferei. Un journaliste qui n'hésitera pas une seconde à monter sur la barricade de la rue de la Truite et à brandir notre drapeau face à la mitraille velleitaire des motions bancales, des résolutions tordues et des alliances chétives et éphémères. Un illustre membre fondateur du comité secret. J'ai nommé : Philippe Bach
Genferinen, Genfer,
Mes chers petits Padavan
Ah, oui, ce cactus?
Adolf Ogi avait son sapin -: «Cet arbre a valeur de symbole. Pour nous tous il résistera aux tempêtes!»
La Genferei vénère son marronnier,
J'aurais donc mon cactus escobarien et/ou maudesque
Donc,
Cactus, O Cactus, comme l'annonçait Walt Whitman
Notre effroyable voyage est terminé
Le vaisseau a franchi tous les caps,
la récompense recherchée est gagnée
Le port est proche,
j'entends les cloches,
la foule qui exulte,
Car. Ca y est. On y est.
Le rayonnement -éblouissant comme les ray bans d'un parvenu de la Nautique-, éborgnant -tel un flashball made in Switzerland testé sur un gilet jaune-, étourdissant -comme le Tonfa d'un robocop- de la Genferei illumine le Palais fédéral. Notre président –enfin, celui de l'année dernière, le dzodzet fédéral, Alain Berset, donc- à défaut de surfer sur le Dark Web s'encanaille sur des sites inavouables.
Tout les matin, dans l'interregio Fribourg-Berne plus ou moins à l'heure, il tapote fébrilement, son natel et check: Qu'en pense Genferei.org? Une drogue addictive qui lui fait perdre ses moyens. Les pendulaires évitent de s'asseoir à côté de cet étrange voyageur chauve qui hennit comme un bourrin dopé à l'absinthe des franches montagnes.
Ses neurones en paient le prix. L'avez-vous entendu à genoux, les mains jointes, la langue pendante, comme un enfant de cœur devant un curé pédophile, implorer la grâce devant un parterre de patrons genevois réunis dans leur cube noir surplombant le Rhône, Kaaba de la nouvelle religion séculière des marchés, forteresse de l'avarice, de la soif de l'or et du lucre. Je cite La Tribune sous la plume de l'excellent Groland Grossier (comme le surnomme Gérald Herrmann) qui, pour être en main des gnomes zurichois, n'a pas abdidiquée toute genfitude.
Quote
Il [Atchoum, donc, un des sept nains] s'est ensuite référé au site Genferei.org, animé par des journalistes genevois, pour se demander si cette réforme fiscale qui ne semble pas aboutir «était au fond, un peu à l'image du sparadrap qui embête le capitaine Haddock, une sorte de Genferei», ce qui a fait sourire les chefs d'entreprise présents.
Fin de la citation
En vérité je vous le dis. La fine fleure du patronat n'a pas souri. Elle a frissonné de peur. Deux raisons à cette si compréhensible réaction.
D'abord, car elle traduit la prise de conscience d'un dérèglement des sens de nos élites qui s'abreuvent à même la source des délires alcoolisés d'une presse purée. By Jove, We have created a monster, dirait Viktor Frankenstein devant le délabrement mental de notre président.
Et surtout, eux, ils savent pour l'avoir expérimenté: on n'invoque pas en vain le nom de la Genferei. Fut-ce pour faire basculer sur le cordeau un vote difficile car visant à gaver nos riches comme des oies à foie gras sacrificielles.
Si l'on prononce trois fois son nom, le pouvoir de la Genferei se déchaîne. Nous vous narrions l'an passé sa malédiction et son cortège d'âmes englouties par ce maelstrom dans une mythique Atlantide. Pierre –Wonderboy– Maudet cru bon bouder la remise de feuille sacrée «voulant garder tout ses chances pour une prochaine édition». Le sot, le présomptueux. A peine ces mots imprudents prononcés, il est devenu Pierrot le fou, la face peinte en bleu, son destin fédéral en miettes. Prométhée enchaîné, le foie dévoré par un Cracoucas, une aigle noire, envoyé par Zeus Vanité des vanités, tout est vanité. Il périt sous nos yeux écarquillés par où il a pêché
La malédiction de la Genferei est puissante.
Elle se rit du rideau de roesti.
On n'arrête pas un tsunami,
ni une avalanche qui dévale du Catogne
et une supernova qui explose peut engloutir l'univers tout entier.
La Genferei doit inspirer l'effroi: créature rampante, elle sourd de la molasse genevoise, elle se propage comme une lèpre, elle grignote la coupole fédérale, elle lobotomise nos élites.
Aujourd'hui Berne,
Demain le monde,
Et ensuite, pour paraphraser Leonardo (di Caprio, pas Vinci) qui bramait de la poupe du Titanic, «Nous sommes les maîtres de l'Univers».
Hahahahahah.
Tel Darth Vador, la Treille est notre étoile de la mort.
Et comme le Grand Cchutlu décrit dans le Nécronomicon, la Genferei attend son heure en rêvant au fond de la cité engloutie de R'lyeg. Ph'nglui mglw'nafh Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn.
Banzaï, banzaï, banzaï.
Depuis plusieurs années, pour la remise de notre glorieux prix, vous le savez, nous recevons des invités. Ce sont souvent des ardents supporters du travail du comité occulte, mais qui préfèrent travailler pour nous dans l'ombre. certains diraient : des agents infiltrés au service de sa majesté Genferei…
Et pour vous présenter celui que nous recevons ce soir, j'appelle un autre membre du comité obscur. Un illustre confrère au cuir tanné par des années de Grand Conseil. Le Captain America de notre profession, dont le bouclier phraséologique encaisse les accusations et dénonciations publiques des fâcheux, comme les magistrats de la ville de Genève encaissent les forfaits pour frais fixes… j'ai nommé : Marc Bretton
J'aimerais ici vous présenter dont le moins qu'on puisse dire est qu'il a manifesté un certain courage, puisqu'il a présenté au conseil municipal de la Ville une motion réclamant un franc symbolique de subvention pour notre association occulte.
Étonnement, sa démarche n'a pas été couronnée de succès. Un bon signe pour la démocratie ou l'indice que les caisses sont vides suite à l'affaire des notes de frais? Les paris sont ouverts...
Au sein du conseil municipal, Pascal Holenweg occupe une place très particulière... du côté du radiateur. Replié sur son siège qu'il n'hésite pas à défendre à mains nues...,il manie le sarcasme et la mauvaise foi. C'est donc un des nôtres.
Je l'ai vu mener des campagnes électorales d'anthologie au PS se présentant au comité directeur avec des arguments du style: je suis candidat. Si vous y tenez vraiment, élisez-moi, mais je ne serai pas très utile. Parfois, il a été élu, signe que même le PS aime parfois rigoler.
Pascal pourrais-tu nous présenter ta motion?
A millésime exceptionnel, mesures exceptionnelles…
Cette année, devant l'immensité des Genferei réalisées sur le canton, notre protocole a été un peu chamboulé.
Dépassé par l'ampleur de la tâche, le comité occulte a dû faire appel a des vrais professionnels de ce genre d'opération.
Donc, selon les exigences de notre règlement secret, l'urne, péralablement bourrée de manière tout à fait protocolaire, va voir son contenu envoyé par conteneur spécial officiel et sécurisé à l'élite des opérations de vote… à la crème de la crème du dépouillement instantané.
Je vous demande une très grande attention, parce qu'il n'y aura pas de contestation possible…
Toute l'opération est réalisée en suivant un protocole très précis.
Chaque détail doit être srcupuleusement respecté… jusqu'à la qualité de l'herbe fumée…
Et voilà… toute l'opération va se dérouler dans des locaux surveillés par le ministère public… autant vous dire que tout ça est absolument réglementé et que l'opération est garantie 100% sans failles…
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Pierre Maudet est dont déclaré vainqueur du prix 2019 !
Champion toute catégorie de la Genferei !!!
Un vainqueur incontestable qui a réalisé une performance hors catégorie, astronomique, inclassable… Rapelez-vous : il avait été le seul a passer au premier tour des éléctions l'année passée. Pas étonant dès lors qu'il soit élu ici avant même le premier tour.
Mais c'est tout lui, ça : il se démarque dans tout ce qu'il fait. Toute sa carrière politique a pour but de ne laisser que des miettes à ses opposants, et encore une fois, il y parvient…
Nous avons ici un document exceptionnel, qui va nous permettre de mieux comprendre comment et pourquoi Pierre Maudet est parvenu au firmament de la Genferei
Ca a été filmé dans son bureau de manière tout à fait secrète et nous vous en reproduisons les meilleurs moments...
Pierre Maudet, seul, assis à son bureau, entrain de massacrer une poupée vaudou
parle pour lui-même
Ca marche pas…. Je lui ai planté des aiguilles partout, je lui ai foutu le feu, je l'ai noyé je l'ai mis dans le micro-onde, je l'ai arrosé d'alcool et mis au volant d'un scooter… et il lui arrive rien et il se récuse pas… ce saligaud d'O.J. Ne ma lache pas
Entre un homme habillé smart, bien propre sur lui, sourire Colgate et attaché case
Bonjour M. Maudet, mais non, c'est dépassé ces méthodes… Nous vivons à l'ère de la science, à l'ère du trans : transgenre, transhumance, transistor. Etc. On est à l'ère de l'ère de la 4ème révolution industrielle. Mais est-ce que vous savez au moins ce que c'est la blockchain ?
Ah ça va, c'est le discours que je fais tous les jours, vous croyez quand même pas que je vais avaler vos boniments… et d'abord vous êtes qui ?
Kevin Plonk de New York ! Vous avez fait appel à la CDCS. Nous voilà… Enfin, je voulais dire : je voilà.
J'ai bien fait appel à un conseiller spécial que MM Blatter, Darbellay m'ont recommandé… Est-ce que c'est vous ?
Indeed! CDCS… Pour Causes Désespérées Communications Services ! Attendez je sors mon dépliant corporate… Voyons voir : nous flyons au secours des dirigeants in a deep shit, euh injustement calomniés, nous nettoyons le sujet, nous retournons l'opinion, nous blanchissons le client (essorage et séchage inclus) et nous l'installons at the top level for ever…
Bref… vous enfumez et vous boulonnez
Comme vous, mais en mieux… Euh, comment pouvons nous vous servir ?
Alors voilà… j'ai fait une petite boulette il y a quelque temps… trois fois rien, mais ça ne cesse de me revenir dans les dents… c'est le sparadrap du capitaine Haddock… et je comprends pas pourquoi, pourtant je me suis excusé !
Ah… les cas sparadrap sont les plus difficiles… Nous avons compté un M Straus-Kahn parmi nos clients. Avec lui, nous avons tout essayé. Rien à faire !
Oui, mais moi, c'est différent : je suis blanc comme neige… j'ai fait un petit voyage en douce. Simplement, ça été mal pris, je comprends pas pourquoi… et depuis on ne me lâche plus
Back to basics ! Vous avez essayé les solutions habituelles : nier, mentir, prétexter une affaire privée, éteindre et redémarrer ?
Bien sûr… pour qui me prenez vous… je ne suis pas un bleu… J'ai appliqué à la lettre les recommandations du sommet de Bilderberg… mais là, ça ne part pas
Je vois… Let's use the corporate boule de cristal… Je vois.. On vous veut du mal… je vois… dans votre entourage… un être chauve à très mauvais caractère. Une sorte de Pit bull ou de shérif ?
Ah vous êtes fort ! C'est exactement ça… un ancien ami qui a mal tourné.. On l'a perdu au moment ou il est devenu procureur… je l'avais un peu taquiné à l'époque pour une soirée un peu trop arrosée à la Garçonnière, et depuis, je crois qu'il m'en veut personnellement..
Hmmmm… C'est donc une vengeance… Mais dites-moi, entre nous, et rien de ce que vous me direz ne sera répété… il n'y avait rien de plus dans ce petit voyage ?
Mais non… le truc habituel qu'on fait tous : palace, fête sur un yacht, traitement de première classe, loges aux premières places… Bon… plus tard, il y avait aussi une petite fête d'anniversaire, dans un bar un peu louche, tout frais payé, je ne sais pas par qui… J'ai aussi peut-être un peu triché sur mes impôts… Enfin comme je vous ai dit… trois fois rien… je comprends pas pourquoi ça coince… Parce que, comme je vous disais : je me suis excusé !!!
(Il applaudit) Bravo, bravo, oui, ça c'est la version pour la presse. Mais en réalité il y a une femme là-derrière, évidemment…
Ben non… pourquoi ?
Ah, monsieur est décidément très spécial. Mais rassurez-vous, tout ira bien. Je suis de votre côté. Nous pourrions commencer par quelques solutions toutes simples et basiques… Faire l'arbre par exemple...
Qu'est ce que c'est ça ?
Avant toute prise de parole désormais, il faudra vous ancrer dans le sol, prendre racine, vous connecter à votre moi profond et respirer avec les branches... comme un marronnier sur le Treille.
En quoi ça va m'aider… j'aime pas trop, ça sent le sapin votre truc… autre chose
Nous pouvons aussi vous fournir un gourou...
Ah non, j'ai eu assez de peine à me débarrasser de Longchamp et Guy Olivier.. Autre chose
Mais vous êtes un clien ch…. Euh, exigeant… Bon d'accord… Seulement je vous avertis, la suite, c'est pas donné...
C'est pas grave, J'ai une association de soutien et je peux aussi demander à quelques amis… Il y a le vieux Fazy et son copain Favon… et puis surtout, je vais pas tarder à toucher une rentrée d'argent stable et très élevées… ne regardez pas à la dépense
Alors on peut éventuellement vous proposer un Procul 80-60-90, fabrication russe, chargement par la culasse: un canon ! Ça passe dans le champ de vision du shérif… Un coup part... Quelques photos et hop le tour est joué !
Vous pensez bien que j'ai déjà essayé, mais ce ramolli ne mord plus à l'hameçon… ou alors pas assez pour pouvoir le ferrer et l'exposer… Et puis c'est trop tard : l'affaire a contaminé tout le canton… et tout le monde veut me voir tourner les talons… Malgré le fait que je me sois excusé !!!
Alors aux grand mots les grands remèdes ! Le NagaHiro 2000 : c'est une bombe de quelques mégatonnes… On vous la met ou vous voulez: je jet d'eau, le palais de justice, la cathédrale, free of charges of course… Et … boum ! Tous vos problèmes disparaissent d'un coup
Mais ça va détruire tout le canton, ça ?
Oui, c'est bien ce que j'ai dit : tous vos problèmes disparaissent
Hmmm… plus de policiers, plus de PLR, plus de journalistes… vous me tentez… non, je peux pas…. Je veux gouverner des bœufs pas un barbecue
Oui, mais le palais fédéral... pas une égratignure. Garanti !
Ah décidément, vous êtes fort… vous savez trouver les mots qu'il faut… mais, non, de toutes façons je suis grillé la bas… autre chose !
Bon… très bien, alors je ne vois plus que notre produit le plus sûr : c'est un vieux modèle, mais éprouvé, on n'a encore jamais fais mieux… et c'est sans dangers
Ah ca m'intéresse…. Qu'est ce que c'est ?
C'est le Rope 15.20… J'en ai une justement avec moi… Je vous fais une démonstration, installez vous sur votre siège et ne bougez plus
Ah ben il y a pas de risques
Il sort une grosse corde de son attaché case et enroule les jambes de PM à son siège
C'est très solide : impossible à découper : chalumeau, lime à ongle, acide, on a tout essayé. On cadenasse le tout et paf ! Vous êtes indéboulonnable jusqu'en 2040.. D'ailleurs : essayez de partir...
Mais non, je veux pas partir justement… je veux pas faire comme ce lâcheur de Barazzone….
M Maudet, faites-moi confiance, juste pour l'exercice
Ah oui, c'est très bien, j'y arrive pas et si j'y arrive pas les autres n'y arriveront pas non plus… Ahhhh c'est génial ! Décidément, vous êtes très très fort ! Là, je suis sûr de ne pas perdre ma place… Mais si on doit aller aux toilettes ?
Ah ben il n'y a pas de produits miracles mon bon monsieur… c'est un produit irréprochable, mais il n'y pas tout le confort moderne. Le Rope est très sûr, mais c'est vrai qu'avec ça, on fout la merde un peu partout.
Je crois que je vais m'en accommoder… après tout, c'est pas comme si ces brêles du conseil d'Etat ne la foutent déjà un peu partout, la merde… dans la masse, ça passera inaperçu… et pis de toutes façons, je me suis déjà excusé !!!
(Entre sur Zorro est arrivé mais remanié en Tonio est arrivé. Le bo Tonio...ou lhymne argentin ou sur une chanson d'Evita)
Quoi?
Qu'est ce que j'entends? Pierre Maudet vainqueur?
Il ne manquerait plus que ça. Des mois que je travaille à combler l'avance prise par ce peigne cul aux oreilles décollées, des années à patienter dans l'ombre pour pouvoir enfin devenir calife à la place du calife. Des semaines que je peux enfin me raser le matin en admirant mon faciès présidentiel.
Cette nuit encore, une idée grandiose – bon elles le sont toutes en même temps- une idée grandiose m'est apparue en songe. Il est temps de bâtir un monument à la hauteur de mon charisme. Je vais démolir ce vieux tas de cailloux qui porte le prénom de ce satané Pierre. Pour construire : la cathédrale San Antonio ! Ça en jette ! Avec une antenne 5G à la place de la flèche. C'est ça : San Antonio.
Parce qu'après tout, c'est moi le président maintenant. C'est moi le président je vous dis !!!
Et qu'est ce que j'entends? Une élection a été organisée sans mon royal consentement
Qui a osé saborder mon autorité?
Qui a organisé ce scrutin d'abord?
Qui ça je vous le demande!
Des?
Des journalistes?
Et ben voilà!! Tout s'explique. (ton donneur de leçons) Ces scribouillards gorgés de pouvoir. Ca fait des gros titres sans se soucier des conséquences. Hein… (provoque la salle) Oser perturber mon règne de la sorte!
Ah mais attention, j'ai pas réussi à me débarrasser de Longchamp 1er, du paysan à moto et à déboulonner Pierrot pour laisser des journaleux me voler la vedette. Ah ca non.
Ma petite Florence... Rafaele, Pauline… argh… jamais là quand on a besoin d'elles ces bonnes femmes. Que quelqu'un aille me chercher la chancelière, j'ai un discours à lui faire lire!
Personne…
faut tout faire soi même dans cette République. (Changement de tenue)
Moi,
Tonio 1er, déclare solennellement que Pierre Maudet ne peut être désigné unique vainqueur de cette année plus riche que jamais en Genferei. Que le talent de Rémy Pagani ou encore de Guillaume Barazzone méritent d'être mis en lumière. Qu'il ne faudrait pas oublier le Léman express où il ne fera pas bon avoir un besoin pressant. Ni la CPEG et ses 23 tomes d'explications pour tenter de
comprendre sur quoi on vote. Le tout sous la supervision de notre meilleur élément du service des votations.
Nous allons d'ailleurs faire appel à lui pour dépouiller ce nouveau scrutin. Enfin, euh… quand il sera remonté du sous-sol où il finit de passer ses boutures en floraison.
Bon, allez, feu flamme! En attendant le dépouillement, je vous demande un tonnerre d'applaudissements pour le plus courageux des avocats: Rachad Armanios.
Bonjour à tous. Pour ceux qui ne me connaîtraient pas, je m'appelle Rémy Padami. Comme mon nom l'indique, j'ai beaucoup, beaucoup d'adversaires. L'une de leurs critiques, évidemment infondées, est que je serais brouillon, fâché avec les chiffres, approximatif.
Pour ne pas leur donner du grain à moudre, j'ai prévu de lire mon sketch. Evidemment, les mauvaises langues diront que je n'ai pas eu le temps de l'apprendre, que je l'ai écrit à l'arrache hier soir. Fakenews ! Mesdames et Messieurs les journalistes, je ne ferai pas insulte à votre professionnalisme, sachant parfaitement que vous êtes capables discerner l'info de la rumeur.
Non, non, attendez, je recommence. Mesdames et Messieurs les journalistes, j'espère croire que vous ne donnerez pas crédit à des rumeurs.
Non, ça va toujours pas. Mesdames et Messieurs les journalistes, arrêtez d'écrire n'importe quoi à mon sujet en relayant les premières rumeurs malveillantes et électoralistes. Ah, c'est mieux comme ça.
Bon. Et mon couvre-chef ridicule? Non, ça fait référence à rien, c'est juste pour avoir l'air con.
Alors, ou en étais-je ? (Brochure de votation)
Il est indispensable de mettre un terme à l'offensive néolibérale de cette droite boursoufflée, qui entend sabrer dans les prestations à la population. Mesdames les électrices, Messieurs les électeurs, il faut faire crever la gueule ouverte ces suppôts du capitalisme que vous avez déjà humiliés dans les urnes lors des précédents référendums budgétaires.
Retour à la ligne. Ces limasses gluantes sont revenues à la charge en proposant une nouvelle coupe budgétaire, de 5 centimes, absolument insupportable pour les finances publiques. La Ville de Genève, avec un budget de 1,1 milliard de francs, ne peut pas se le permettre, à moins de vouloir encore creuser le fossé des inégalités et se rendre coupable de la faim dans le monde, des guerres et des épidémies. Ou pire, de devoir diviser par deux les 50 000 concerts que votre ville de Genève propose lors de la Fête de la musique.
C'est bien? Comment ça c'est pas neutre? Comment ça c'est pas objectif? Mais, c'est juste la vérité. Allez, on envoie, ça va passer. La brochure de votation doit partir à l'imprimerie.
(Il reçoit un BV)
Pfffffff. Le Conseil d'Etat m'inflige 5000 balles pour négligences graves. Quoi, j'ai pas fait exprès, j'ai fait une erreur et je me suis excusé. Et le Conseil d'Etat, lui y s'est excusé quand il a foiré la votation sur les tarifs TPG? Franchement, c'est l'Hôpital qui se fout de la charité.
(Une TdG) Et puis celui que je supporte pas, c'est le rédacteur en chef de la TireBurne qui me traite de déshonneur de Genève. Encore un journaliste qui creuse le fossé entre les médias et les vraies gens, car il a rien compris. Moi, moi, moi, le peuple, il m'aime et il me le fait savoir, il me réélit à chaque fois haut la main. Lui là, il fait le malin, mais il va finir avec une pierre maudite attachée au pied, jeté au fond du radio lac, becqueté par les poissons. 5000 milles balles. Mais ils croient quoi, que je suis riche, que je touche un salaire de ministre? 5000 milles balles, ah, mais ça tombe bien, c'est le prix de mes vacances à Marseille où j'dois rencontrer par hasard une vieille amie syndicaliste.
(A table)
Aïe. Tiens, c'est drôle, j'ai des oursins dans la poche. (accent marseillais) Eh, Marcel, tu nous sers une bouillabaisse et un pastis. Et après on va jouer aux boules. Ah Marseille, j'adore. Le soleil, la mer. Les voyages, ça permet de respirer, de se ressourcer. En fait, c'est juste indispensable si tu veux pouvoir supporter les affres du pouvoir. Vous imaginez pas ce que c'est que diriger la Ville. Tu bosses tout le temps, tu fais tout bien tout juste, mais y a toujours quelqu'un pour te reprocher ce que tu as fait, et surtout ce que tu n'as pas fait.
Et puis, surtout, le pire, c'est que tu dois bosser avec des gens que t'as pas choisis. Y a le gestionnaire de la culture qui a jamais ouvert un bouquin et qu'a pris un kilo par année au Conseil administratif, la cheffe du social, tu crois que c'est elle qui est assistée, le Golden boy qui se prend pour un émir mais qui est juste chef des poubelles et pis la pire, c'est tellement horrible que je sais pas comment la décrire. Pour vous donner une image, heureusement que Dieu est un homme, parce que sinon elle se prendrait pour Dieu. En, fait, c'est ça. C'est Dieu la mère. Genre : je te fais un topo d'une séance du conseil administratif : Rémy, aurais-tu l'obligeance de nous préciser si les 50000 francs pour la fondation Genève cité refuge est une subvention ou une dotation ? Rémy, le concours pour la pointe de la jonction, c'est en un tour ou en deux tours ? Rémy, as-tu bien veillé à ne pas désigner le lauréat AVANT la fin du concours ? Ah la mégère, mais quelle pinailleuse ! Est-ce que je viens lui dire que ça se fait pas de payer la bouffe à son groupe municipal avec l'argent du contribuable ? Non ! Chacun son département, on travaille en silo, ça fait du meilleur blé.
Enfin, tout ça pour vous dire que s'il n'y avait pas les voyages, je supporterais pas. En fait, les voyages, c'est obligé, ça fait partie du job.
Eh, Marcel, tu me remets un coup de pastis, et puis tu m'apportes l'addition. Oublie pas le ticket, j'en ai besoin.
Allô, Sami. Dis-moi, tu sais là, j'ai un super projet pour des réfugiés, on va leur construire des containers à Montbrillant avec des projets d'insertion et tout et tout. Y a juste un hic, c'est que j'ai besoin d'une subvention de la Ville de 50 000 francs pour ma fondation. T'es d'accord? Bon, je m'adresse une demande à laquelle je réponds positivement, comme ça on est dans les règles, ok? STP tu dis rien à Sandrine, tu la connais, elle va tout foutre en l'air. C'est vrai, depuis qu'elle couche avec un PLR, elle en a plus rien à faire des réfugiés… sauf s'ils viennent par la filière Addax petroleum.
Bon. Me suis encore foutu dans la merde, moi. Qui va m'aider ? Wilsdorf? Gandur? Chatila? Ah, non, je sais. Le vieux banquier privé millionnaire et président d'honneur de la fondation du Grand théâtre. Ils me doivent bien ça au Grand Théâtre!
Allô? Guy Demole? Salut mon pote, tu te souviens de moi? On s'était croisé au Grand Théâtre. Dis-voir, je suis un peu dans l'embarras et je pensais que tu pourrais me sortir du guêpier. Voilà, j'ai un super projet pour des réfugiés mais il manque 50 000 francs pour financer le capital de départ de la fondation qui gère le projet.
Oui, l'idée c'est de lancer une fondation qui a DEJA été créée il y a deux ans, mais laisse tomber les détails, l'important, c'est qu'on va aider des pauvres – comme ça, en soulageant ton compte en banques, tu soulageras aussi ta conscience.
Comment ça je te stresse, comment ça t'as 95 ans et l'Alzheimer? Bon, si tu veux qu'on répare un jour la machinerie du Grand Théâtre, va quand même falloir faire un effort!
Bonjour M. Jornot. Alors, acceptation d'un avantage… Non, alors Guy Demole, je vous explique: c'est un type formidable qui me file de temps à autre des coups de main parce qu'on est des amis intimes. Vous savez, régulièrement je passe le voir et on taille la causette. Je lui raconte mes combats de syndicaliste, contre les spéculateurs de la finance. Lui me raconte sa vie de banquier privé, les conseils d'administration, les stratégies pour faire évader un max de pognon des pays du Sud. Non, vraiment, on a plein de points communs, on s'adore. Par exemple, on a une passion commune: l'opéra. Oui, je vous assure, il est fini le temps où je voulais mettre à bas ce temple de la culture bourgeoise. A l'époque, c'est moi qui aurais balancé de l'huile de vidange sur la façade du Grand Théâtre. Et aujourd'hui, c'est moi qui l'ai nettoyée. Et y a du boulot, ça part difficilement ces tâches-là. Voyez le pétrole de Gandur, j'ai beau frotter, c'est une tache indélébile sur mon CV.
Et pour les autres questions que vous m'avez posées, M. Jornot, oui, j'avoue: je me suis fait rembourser un paquet de chewing gum à 1 franc 80, deux cafés pour 8,80 et une paire de tongs. J'vous dis pas comme Maudet et Barazzone se foutent de ma gueule en me traitant de petit joueur.
Vous savez ce que c'est? Un saucisson, reçu par la Poste, colis anonyme. Non, je suis pas musulman et c'est plus Ramadan. Non, c'est en rapport avec la machinerie du Grand Théâtre. Voyez-vous, au Conseil municipal, on m'accuse de refaire le coup de la plaine de Plainpalais en saucissonnant les travaux et les crédits.
Mais ce saucisson anonyme et lâche ne restera pas impuni. J'ai envoyé l'arme du crime à la police scientifique. Prise d'empreinte digitale, récolte d'échantillon ADN, la justice est en marche mes amis, le ou les coupables vont moins rire quand la police les passera à la question, confisquera leurs téléphones portables, perquisitionnera chez eux, puis les jettera en prison comme de vulgaires lanceurs d'alerte.
Non, mais, quel culot! Me reprocher d'avoir reporté les travaux pour la machinerie, alors que c'est le Conseil municipal lui-même qui m'a demandé de réduire les coûts de la rénovation. Ils m'ont même sucré 10% pour les divers et imprévus. Résultat, je les ai remis plus tard, avec une facture plus importante, et ils ont tous voté oui ces charlots. Ah, ils me font marrer, à chaque fois ils m'allument et à la fin, ils votent tous mes projets.
Faut les voir au Municipal, on dirait la cour des miracles. Guy Dossan : Monsieur Pagani, les chaussettes m'en tombent! Ses chaussettes roses à petit pois ? il devrait me dire merci.
Simon Brandt: Mais c't'un scandale, Monsieur Pagani, c'est vous, la gauche, qui devriez défendre la veuve et l'orphelin, et c'est le Parti libéral radical qui doit s'en charger pendant que vous mettez toute votre énergie à défendre votre porte-monnaie. C'est le monde à l'envers, le Mordor a envahi la Terre du milieu ou quoi, vous êtes tombé du côté obscur de la force?
Alors lui, là, il a trop vu de films et surtout trop lu de BD: la preuve il veut être calife à la place du calife.
Y en a une autre qui veut prendre ma place, Maria Pérez. Avec des amis pareils, on n'a pas besoin d'ennemis. Bon, ça a pas été facile, faut dire que Pablo a vraiment merdé. Il a d'ailleurs été blâmé. Un blâme amplement mérité, franchement, c'est vrai quoi, moi, j'aurais pas fait les choses à moitié (il se passe le doigt sous le menton).
Chanson sur l'air d'Angèle, en agitant le saucisson de façon salace:
Balance ton quoi. Laisse moi te chanter, Et va te faire encuuuuuuuuuu…. J'irai pas au Nationaaaaaaal, j'irai au carnavaaaaal, Laisse moi te chanter, Et va te faire encuuuuuuuuuu…. C'est la retraite. Vous allez me regretteeeeeeehéhéhéhé.
Balance ton quoi. J'ai plus d'amis. Balance ton quoi. J'ai plus d'amis.
Ah ces journaleux.... Et en plus ça se croit
drôles. Celui-là s'en est plutôt bien sorti cela dit. Les pires, ce sont ceux
qui composent le comité occulte.
Quand je les vois je regrette qu'un village d'irréductibles genevois résiste encore et toujours à l'envahisseur Tamedia ou que la RTS repousse à 2024 son déménagement à Lausanne. (bon accrochez vous, ça devient ardu)
Ca me donnerait presque envie de jouer les déménageurs Bretton.
Allez zou ! Zoppetti.
Direction les Bois-saretour.
Never come Bach !
Sans Tamborini trompette.
Il ne leur resterait plus qu'à prendre leur jambe à Lecoultre.
Tiens d'ailleurs quand on parle du loup... Mesdames, messieurs, Eric Lecoultre