bandeau
blason

La cérémonie de la Genferei, version 2018

  • Cérémonie
  • Introduction
  • Historique
  • Hommage à Anja
  • Les Fêtes de Genève
  • Les Travaux du Grand Théâtre
  • La Brochure des Votations du 24 Septembre
  • La Police Genevoise
  • Le Winner

affiche 2018

Pour s'inscrire, cliquez ici ... pour connaître avocats et nominés, cliquez

Petit mot d'accueil par Joël Boissard

Joël BoissardQuel plaisir de vous voir aussi nombreux ce soir !
 
C'est presque une surprise si on jette un coup d'œil dans le rétroviseur de l'année qui s'est écoulée…

Une année tragique, on peut le dire… Une année où nous avons tous été touchés, d'une manière ou d'une autre, par les difficultés que notre temps réserve aux médias.

Et du coup, je me pose la question ce soir : est-ce qu'on peut-on encore rire, en tant que journalistes ?

Peut-on encore rire, par exemple,  des vacances de M. Maudet, dont sa seigneurie nous en a fourni autant de versions différentes que de rayures noires sur le tableau jaune derrière son bureau, alors que c'est nous qui sommes accusés de produire des fake news à la pelle et de manipuler l'opinion au service du pouvoir en place ? 

(Quelle blague, franchement, d'ailleurs… vous croyez vraiment que si on voulait manipuler l'opinion, on le ferait au service du pouvoir en place ? Mais non… on manipulerait l'opinion à NOTRE service… on est pas con à ce point là, quand même !)
Peut-on encore rire de Jean Lemeilleur, Jérémie Peutetre , et Pierre Avoir, ces faux noms sur les faux bulletins de vote qui ont failli nous coûter un reboot de la campagne électorale 2018, alors que, de notre côté, les noms dont on nous affuble presque chaque jour, c'est : gauchiasse ou : journalope ! Franchement, nous sommes tellement déconsidéré aujourd'hui, que je n'ai toujours pas dit à ma mère que j'étais  journaliste. Elle croit que je suis pianiste dans un bordel et j'aimerais pas la décevoir.

Joël BoissardPeut-on encore rire du Département de l'Instruction Publique, qui a connu, pendant la campagne d'Anne Emery Torracinta, plus de fuites qu'un Titanic dans un verre de Mojito, alors qu'à La Tribune, au Matin et dans pratiquement tous les autres médias, ce sont les employés qui écopent les résultats d'une gestion directoriale désastreuse ?

Parce que moi je vous le dis ce soir : les journalistes sont une espèce menacée de disparition… C'est bien simple : on remplit tous les critères :

- Taille de la population en baisse… à raison bientôt d'un titre par mois
- Un taux de déclin dont le responsable natalité de la république populaire de Chine n'arrête pas de nous demander la recette
- Une baisse de l'aire de répartition géographique qui a même suscité une campagne de soutien pour nous, lancée par les orangs outan d'Indonésie
Alors moi je vous le dit : dans quelques années, lorsque quelqu'un cherchera un journaliste, on lui répondra en pointant du doigt le musée d'histoire naturelle… Et là, à l'étage des espèces disparues, on retrouvera un Marc Moulin empaillé, stylo en main, doigt levé pour poser une question… Il sera situé entre un couple de Dodo entrain de couver au bord du lac et la dignité de Tamedia, cachée sous un paquet de dividendes.Joël Boissard

Alors finalement, pour répondre à la question que je m'étais moi-même posé au début de cet exposé (oui, je suis journaliste : je fais les questions ET les réponses…), je crois que oui, il faut continuer de rire…

Alors que La Tribune de Genève s'écrit aujourd'hui en partie depuis un petit village de pêcheurs nommé Lausanne, que l'ATS n'engage plus que des ambidextres pour qu'ils puissent écrire deux dépêches en même temps et que la foule des internautes frustrés nous conspue à tour de post parce qu'on s'obstine à ne pas écrire ce que eux veulent lire, il faut rire aussi fort que possible. 

Parce que, comme je le dis tout le temps, rire, c'est la politesse du désespoir… et puis surtout, parce que le pouvoir en place nous l'a bien expliqué : c'est bon pour la santé… et que c'est plus important que tout, la santé ! Alors : santé !

La malédiction de la Genferei, présentée par Philippe Bach

 

Genferinen, Philippe Bach
Genfer,
Mes chers petits Padawans,

Une nouvelle fois nous voici réunis par la grâce du marronnier fou de la Treille qui veille sur nos destinées et sur celles de l'Esprit de la Genferei.
Il me revient de vous expliquer l'inexplicable. Le mystère de la Genferei qui nous rassemble ce soir comme une meute de lions guettent le gnou naïf, jeune ou affaibli près d'un point d'eau (ou tels les pandores opportunistes de M. le Maudet traquant les migrants près de l'Office de la population).

En guise de propos liminaire, je voudrais tout d'abord saluer ici notre vénérable huissier au sourire si doux, de blanc ganté, arborant le bicorne, sa cape flottant au vent tel un Superman en goguette. Ne manque que le slip rouge par-dessus le pantalon.
Mais ceci est une autre histoire, qui ne nous regarde pas.
Celle qui nous occupe est la volonté de la Chancelière de s'attaquer au saint homme.
HuissierNotre huissier outragé,
Notre huissier martyrisé,
Notre huissier, dans un cul de basse-fosse jeté,
Notre huissier, décapité, débicorné…
Par l'inique, la maléfique, la cafteuse Anja Wyden, l'Aletsch de la pensée, le Stockalper de la politique,

Mais, par la grâce et la sagesse des juges de Mon-Repos,
Notre huissier blanchi, tel un dealer de coke gominé du MCG ou un migrant photographié par Fernand Melgar
Notre huissier, libéré, délivré…
Notre huissier, sanctifié, que son règne vienne…

Pour saluer cette bonne et genferische nouvelle –qui dit que la presse n'annonce que les faits divers sordides- je propose une pluie. Vous connaissez le principe:
Vous applaudissez avec 1-2-3-4-5 doigt. Vivat.
Merci pour lui. Anja, si tu nous entends, tu ne l'emporteras pas au paradis. Ce qui me ramène à ma question initiale:

La Genferei, donc, quesako?
Mais vous êtes là, toutes et tous, attiré par l'odeur du napalm au petit matin. Donc, inutile de vous l'expliquer.
La Genferei a été, est et sera.
Elle a été de tout temps, vortex qui a précédé le big bang.
Elle est entrée dans l'histoire, quand ce vieux Jules a rasé un certain pont que, 2000 ans plus tard, nous nous évertuons à reconstruire.
Elle sera, même quand il n'y a aura plus de journaux. Ce qui ne saurait tarder vu le rythme auquel les gnomes fourbes et avaricieux de Zurich mettent à les fermer pour remplir leur piscine de pleines brouettes de billets de banques afin de prendre des bains d'argent, tels des Oncle Picsou rendus déments par la folie de l'or.
Elle est l'alpha et l'oméga du dérapage,
le Beluga de la gaffe,
la perle du dépassement budgétaire jetée aux cochons papiervores et audio-visuels que nous sommes.
Philippe BachEt surtout, son pouvoir est énorme. Ils ont été trop nombreux et trop nombreuses à ne pas prendre au sérieux son pouvoir, à ricaner sur le côté obscure de la sa force.
Et bien, la malédiction de la Genferei est tombée sur eux.
Les malheureux. Ils ont payé cher leur outrecuidance, ils brûlent dans les géhennes de leur autosatisfaction, leur nom a été effacé par le burin de l'histoire de tous les monuments genevois. Eux-mêmes ont oublié jusqu'aux initiales de leur patronyme.
La Genferei fait passer la malédiction des pharaons pour une aimable ascension du coteau de Bernex. Ceux qui s'en sont approchés, tel Icare, ont vu leurs ailes se liquéfier.

Quel a été le sort réservé à ces chiens d'infidèles?
Anja, précisément, notre première lauréate : elle vient d'être immolée sous nos yeux et exilée au Stockalper dans un donjon humide, même si elle tente de conserver une existence virtuelle sur la toile. Mais cela ne trompe personne.
Ark Uller, le castagneur fou du Mad: il est devenu l'Elf de maison soumis d'Antonio Hodgers qui l'oblige à défendre le PAV.
Michèle Künzler. Qui, déjà? Ah oui, l'ermite de Vernier, coincée entre la ligne CFF et la route du Nant-d'Avril, rendue sourde par les fracas des avions et les vibrations des trains. Elle cultive des topinambours entre deux traverses CFF pleines de dioxine et mange des pommes dopées au glyphosate.

Philippe BachLa Cour des Comptes. Les deux quérulants au seau d'eau ont disparu de nos radars, essorés comme une vulgaire panosse.
Eric Stauffer ? Exilé en Valais avec son compère Dupont/d, pardon, Meideros. Ils feront moins les malins que Christian Constantin leur bottera le fondement.
Le MAH : rendez-vous en août pour le procès Gandur contre Le Courrier auquel vous serez tous invités. En attendant, Maria Perez a dû doubler sa dose de lexomil.
Les SIG ? Bizarrement, il ne leur est encore rien arrivé. Patience. Une éolienne va bien finir par décapiter un gypaète barbu ou un oligarque russe taxé au forfait, avec annexion de la Suisse à la Crimée à l'appui.
Luc Bartassat? Il quicke quelque part dans le désert. Et son œuvre vient d'être effacée d'un coup d'éponge vengeresse par un collègue ingrat.

Tous ont pêché par arrogance. Vanité des Vanités, tout est vanité. Ils ont oublié les prophéties de l'Ecclésiaste…
La vengeance de l'Ent de la Treille s'est abattue sur eux. Que cela leur serve de leçon. Quel que soit le lauréat-e de ce soir, il devra faire allégeance à l'Etat genfererisch barré, baiser nos babouches d'apparat et gravir à genoux la rampe de la Treille jusqu'au marronnier fou.
Sinon ? La colère de la Genferei tombera sur lui comme la foudre mitraille les rupestres ces jours-ci. Elle emportera jusqu'à leur souvenir dans un torrent de boue vengeresse qui déferle dans la gare de Lausanne.
Ils ne sont rien, ils nous doivent tout.
Banzaï, banzaï, banzaï.

Ghufran Bron

 

Elle a essayé d'échapper au casting de la Genferei mais le marronnier fou en a décidé autrement. La cuvée 2018 ne pouvait donc se faire sans elle. Anja Wyden Guelpa, notre désormais ex-chancelière, a été imitée et largement égalée en toute sensualité par Ghufran Bron de Radio Lac. 

 

Tout y est: le non aboutissement d'un référendum à cause de l'envoi en courrier B de 1500 signatures, Genève qui a brillé par son absence aux obsèques de Monseigneur Genoud, les brochures électorales, le double vote d'un journaliste etc. Un bel hommage à l'ensemble de son oeuvre...

Les Fêtes de Genève

A Genève, il y a des mystères qui hantent les couloirs de la République… Parmi ceux-ci, peut-être que ce soir, le voile sur cette véritable énigme sera enfin levé et nous aurons enfin une réponse à LA question que tout bon genevois se pose depuis 1923 : comment les fêtes de Genève ont-elles pu échapper au prix Genferei depuis tant d'années ? C'est un couple de choc qui a pris l'affaire en main : ce soir, Sophie Simon et Olivier Francey vont tenter de réparer l'injustice faite à cette vénérable tradition

 

Plaidoyer :

Sophie Simon de la Tribune de Genève et Olivier Francey de Radio Lac

 

Olivier Francey et Sophie Simon

Les travaux du Grand Théâtre

Il est aux amateurs d'harmonies ce que la salle du grand conseil est aux amateurs de cacophonies : le réceptacle de créations plus ou moins farfelues, parfois joliment trouvées, souvent inutiles, toujours décriées. Il n'a pas suffit au Grand Théâtre d'être complètement détruit par le feu lors d'une représentation un peu trop réaliste du crépuscule des dieux en 1951, il a fallu que les politiques genevois s'en mêlent… Rien ne lui sera épargné, donc.. et depuis, le pauvre, subit retards, inondations, surcoûts… Les Genevois lui préfèrent presque son éphémère et parisien remplaçant de la place des Nations… Un destin bien de chez nous, quoi… C'est la brillante Laura Drompt qui va nous convaincre que cet édifice est ce que la Genferei peut produire de plus beau, en terme de fausses notes… de frais, bien entendu

 

Plaidoyer : Laura Drompt du Courrier

Laura Drompt

Mais… Mais… Une fuiiiite ! Il y a une fuiiiiiite  !

Nonononononononononon….

(court vers la scène, verre d'eau)

Ecopeeeeez ! Pompez, écopez, dedjeu! Mais -éclusez, fermez les écoutilles, colmatez ! C'est un vrai naufrage !

Mais bougez-vous, faites quelque chose, vous, sinon je le vois venir. Ah oui ! JE LE VOIS VENIR. On va encore se ramasser du retard dans les travaux…

(Ramasse le téléphone, compose numéro)

Il est où?…. Pppp…. Aaaaa…. Ggggg….
Allô Rémy ? Rémy ? Je t'appelle depuis la cave du Grand théâtre, là, c'est une catastrophe ! J'ai les pieds dans l'eau, ma perruque tient plus, le maquillage coule… c'est insoutenable, qu'est-ce qui s'est passé ? T'avais dit aux gens qui flippaient d'avoir des infiltrations d'eau sur le chantier que c'était que des «élucubrations».

Laura Drompt

Des quoi? Des «mouvements imprévisibles de la nappe phréatique ?» Et puis quoi encore ? Depuis quand ça a des «mouvements imprévisibles», une nappe phréatique ? Elle a décidé, comme ça, de remonter sans rien demander à personne ?



Eh bah on a eu de la chance de pas se retrouver avec du cyanure comme à Artamis. Parce que là, PAF, une vraie hécatombe ! On virait au tragique, un drame insoutenable. Mais là, on maintient, hein ? On repousse pas de nouveau la fin des travaux, six mois c'était déjà assez…



Ah ? Le plan: «Eradiquer ces infiltrations» ? Ah oui, ah ça oui, c'est très bien, éradiquons, éradiquons ! Allez, au kärcher, comme on dit HAHAHAHA
Enfin… Sans rajouter d'eau bien, sûr, hein, comme ça on maintient le programme, n'est-ce pas mon p'tit Rémy ?


QUATRE MOIS DE RETARD ? Nonononononononon
on maintient, (rrhhgaggghh ahem)
on maintient tout comme c'était prévu ! Quatre mois… Nononononon…. On va faire comment, on pas va rester dans le portakabin de la place des nations, là? Nonononononon…. Rémy ?! Rémyyy ?! Allô ? Allôôôôôô ?

(Raccroche)

Laura DromptAvec Rémy, c'est pas gagné…
Quatre mois de plus… Ah ben la culture, vous savez, c'est plus ce que c'était. L'opéra, la grande musique ! Vous voyez à quoi on est réduits ? Passer la panosse, écoper, les pieds dans l'eau...
Rémy m'a dit que les gauchôs de service s'y sont mis, y réclament de garantir «l'absence de conséquence des retards sur 'l'intégrité physique et morale des ouvriers et du personnel technique'». Mais CA VA PAS LE BOCAL ? Depuis quand la santé des petites mains passerait AVANT l'intérêt des grosses pointures qui aspirent à ronfler tranquillement devant la millième représentation du Barbier de Séville ?
Ils vont trimer, ouais. Mais sortez les fouets, dépêchons, dépêchons ! On maintient coûte que coûte.
Hahaha ! «Coûte que coûte»…
Oui, bon, c'est plutôt drôle, dans les circonstances, cette expression.
Déjà, il y a eu quatre millions et demi réservés aux «divers et imprévus» dans ce chantier. Une jolie mignonette ligne budgétaire, qui s'ajoutait aux coûts généraux des travaux.
Vous savez ! Les travaux devisés à 20 millions avant le vote du Conseil municipal... On est passé à 30 millions. Puis 55 millions. Et enfin, JACKPOT ! 66,7 millions de francs ! Merveille inflationniste.
Rémy a même tenté une blague là-dessus: sur Facebook, il a balancé une photo de la philharmonie d'Hambourg. Splendeuuur architecturale qui a coûté sept-cent quatre-vingt-neuf millions d'euros au lieu des septante-sept prévus initialement. Taquin, Rémy, taquin !
Donc bon, les deux cent mille francs pour creuser des puits pour stopper ces saloperies d'infiltrations, là, sont compris dans les «imprévus». C'était par contre pas le cas du salaire des architectes… Dès qu'ils ont entendu «retards des travaux», il a fallu gratter à droite et à gauche pour leur trouver du pèze.
Bon… QUATRE mois de plus, là, avec les inondations, c'est la cata qui continue:
On en est à deux millions trois cent mille francs de pertes sèches à cause du manque à gagner de la billetterie et le bronx que ça nous a mis du côté des spectacles, qu'il a fallu tout changer…
Vous allez voir, avec ces histoires, ils vont nous faire abandonner Carmen… Ou nous la faire faire au rabais.
On va devoir bricoler des trucs à la va commjte pousse, avec des bouts de ficelle, comme des manouches ! Sans costumes ni décors... Comme des artistes de gauche... Même à la Genferei, y'z'ont plus de budget.
Mais on s'en fout ! on maintient ! Laura Drompt
Et comme un sou est un sou… Ajoutons les 264  990 francs que coûteront les prolongation sur la chaaaarmante place des Nations et 143  667 francs de frais en plus pour la Ville.
Ya plus qu'à, comme l'a balancé un d'vos camarades journalistes, «déterminer qui, au sein des instances publiques, se chargera de combler ce gouffre inattendu». Gouffre inattendu… C'est beau, ça roule sous la langue.
Taquins, les journalistes, taquins... Parce que oui, voilàaaaaa… on aurait voulu fomenter un complot pour faire croire que l'opéra, c'est un sport de riches et que ça coûte aussi cher que des JO, on aurait pas fait autrement.
Non mais il faut dire qu'il y a de graves préjugés avec l'opéra. Comme si les salles de crevards galéraient, elles aussi, à toucher 67 millions pour être rénovées, hein... Ca se saurait si y avait pas 67 millions sous le coude pour refaire le Palladium.
L'opéra, tout de suite, on pense dorures, grosses fondations, art «bourgeois», osons le mot.
Alors, ouais, tout est dans le nom. Le «Grand théâtre». Pas «le p'tit caveau». Non, «le grand», comme Alexandre. Admettons. Mais là, depuis le début des travaux en 2015, ils avaient pourtant appris à vivre avec peu, au Grand théâtre.
Laura DromptIls se sont mis à une programmation nomade pendant six saisons… Comme la Cave 12 après l'expulsion de Rhino et avant qu'elle ne trouve refuge dans son luxueux garage à vélo.
Pis, heureusement, on lui avait trouvé refuge, au Grand théâtre. Un petit baraquement, modeste pavillon, avec une structure temporaire, en bois, démontable, qu'on allait pouvoir ensuite refourguer à la Chine (pour une fois que ça va dans ce sens…).
Depuis, le «DIY», ça nous connaît. On est prêt à tout pour maintenir la programmation. S'il le faut, on ira jouer à l'Ecurie, ça leur changera des vieux punks crust, qui soutiennent la ZAD. On va leur amener Carmen sur scène, ça va décaper la bière qui colle au plancher.
Des alternos, qu'on est devenus, des vrais !
Il faut arrêter avec ces habitudes de sécurité financière. On sait pas si nos 71 millions suffiront pour les travaux? Ben c'est pas grave. S'il manque des pissoirs, on demandera à Rémy…
Il sait comment faire! Et on trouvera peut-être un stock de Ferrazinettes quelque part.
Et on arrive toujouuuuurs à s'arranger, quand on fait de l'opéra, de la graaande musique. En septembre, par exemple. On voyait qu'on allait dans le mur, ça n'allait pas du tout.
Le Grand Conseil genevois nous a dégoté une petite rallonge de trois millions pour l'exercice, et voilà !
Ça nous a permis de nous racheter la base : quelques moustaches et toupets, un peu de lessive migros budget...
Pour la déco, on a demandé à des jeunes de venir, de nuit, nous refaire la façade à coups de tags. Mais cette fois, on préviendra les flics avant, hein, parce que la dernière, ils ont failli se faire tabasser.
C'est sûr qu'en face, ils z'ont pas vu venir notre tournant «DIY», et ont mal interprété les jets de peinture. Ah Pierrot, il était fâché... Mais c'est une histoire de communication. En tout cas, on maintient !

Alors, en février, venez ! On reprend avec le «Rrrring» !!! Enfin... le «Ring des Nibelungen»
Allez, répétez après mois : «Rrrring des Nibeluuuuuungen»
Ah c'est pas Hans Schaudi qui allait vous l'apprendre, celle-là, hein ? Vous le sentez passer, le génitif allemand ? C'est du Richard Wagner, ça. Seize heures de musique, quand même, ça plaque comme dirait l'autre. Alors bon, c'est très long, certes.
Pensez aux pauses pour vous sustenter. Le buffet sera vegan, donc laissez les cailloux dehors, vous serez gentils. Et dites-vous que ça durera moins longtemps que les travaux et ça vous coûtera un peu moins cher qu'à la collectivité.
Après, y aura plus qu'à convaincre le canton de reprendre le morceau pour nous désenchevêtrer tout ça.Laura Drompt
Et làààà, indécis et indécises que je vois dans la salle, qui se disaient, «bon, d'accord, la culture alternative genevoise coûte un bras mais ça ne vaut pas encore un prix Genferei», vous allez être d'accord avec moi.
Y avait un deal, quand même. Maligne, la ville avait convaincu le canton de reprendre cette glorieuse institution. Tout devait être validé l'année dernière, la fête en grande pompe à la grande rentrée dans le grand théâtre autour du grand Wagner.
Et PLOUF.
Le canton a pas reçu les comptes du dernier exercice, casse-tête avec le double statut du personnel… Et ces foutus retards de chantier qui ont coulé ce projet ! On verra ce qu'en pense le petit nouveau Thierry Apportezl'eau. Longchamp, lui, avait été plutôt sec sur ce sujet pourtant enthousiasmant, pièce maîtresse de la loi sur la répartition des tâches : «Nous nous soucions du rayonnement culturel de Genève. Mais nous avons aussi le souci de l'utilisation à bon escient de l'argent public
Taquin, taquin, Longchamp… Y aurait pas un petit message caché, là-derrière?
Un vrai Titanic. On nous disait le grand théâtre insubmersible, et il s'est pris un champ d'Iceberg.
ON S'EN FOUUUUT!
(se lève, court à travers la salle)
On maintient, ON MAINTIIIIIIIIIEEEEEEENT! ON MAINTIENT ON MAINTIENT ON MAINTIENT ON MAINTIIIIIIEEEEEENNNNNT

 

Pagani et la Brochure des Votations du 24 Septembre

 

Il était temps que quelqu'un prenne sa défense… Attaquée de toute part, humiliée, honnie autant par la gauche que par la droite, elle fait l'unanimité contre elle à chaque fois qu'elle montre le bout de sa feuille, soit 4 à 5 fois par année. Les Genevois, lâches comme ils sont, imputent tous leurs propre échecs sur son pauvre petit dos de papier recyclé… Le 24 septembre dernier, sous les coups de boutoirs de conseillers municipaux en mal de publicité, elle a chuté, entraînant avec elle la votation qu'elle tentait d'expliquer. Le très grand Jérémie Seydoux, de Léman Bleu nous raconte cette aventure émouvante et permettra, peut-être, à cette fameuse brochure votation de rejoindre sa véritable place : au firmament de la Genferei

 

Plaidoyer : Jérémy Seydoux de Léman BleuJérémy Seydoux

 

Bonsoir Madame, Bonsoir Monsieur

J'me présente... Simon Brandt... Député maintenant.

Etonnamment ce soir mes vêtements ne sont pas trop grand.

On m'a chargé d'assurer la première partie du sketch de Rémy Pagani. Alors avant qu'il nous rejoigne sur scène, j'me permets de rappeler en préambule que son comportement est inadmissible et scandaleux.

Quand au lieu d'assumer sa charge de Maire, il estime qu'sa place est dans la rue avec des casseurs d'extrêmes gauche. Et qui vient nous dire en commission, tout va très bien Madame la Marquise circulez y'a rien à voir. Excusez-moi C'est tout simplement atterrant.

Quand on sait aussi combien il est payé par le contribuable pour écrire des discours mal ficelés que Pierre Maudet ne lira jamais.

Ah non pardon, ça c'est moi.

Mouenfinbref. Merci donc d'accueillir l'avocat de Monsieur Pagani. Nul autre que Rémy Pagani. C'est moins cher en honoraires. Voilà une fois encore l'exemple criant d'un homme qui dépense l'argent des autres et qu'lorsqui s'agit du sien, est beaucoup plus prudent.

Musique !

 

MUSIQUE : "Je marche seul" de Jean-Jacques Goldman

(pour se la faire version karaoké un lien à mettre en fond en chantant les paroles ci-dessous)

 

Merci Simon pour la présentation. Bonsoir Genève… Ici Rémy qui vous parle...

Jérémy Seydoux

La chancellerie c'est moi
Les votations c'est moi
Mon rêve à moi, c'est quoi ?
Moi au Conseil d'État.

Mais la ville et ses pièges
La politique veut ça
Le peuple est avec moi
Du moins c'est c'que je crois

Et j'men fous, j'm'en fous.. de tout
Des enquêtes, des amendes, de la loi.
J'm'enfuis, j'oublie
que le Maire c'est quand même moi

Jérémy SeydouxJe marche seul
Dans les rues qui se donnent
Au milieu des banderoles, je marche seul
En rêvant du grand soir

Je marche seul
Mes brochures, mes flyers
J'vois pas la différence, j'écris ça seul
Je ne suis qu'un martyr



Démissionner pourquoi ?
Voter deux fois j'aime ça
Plus on parle de moi Jérémy Seydoux
Plus on vote pour moi.

Ceux qui veulent ma peau
J'leur montre mon doigt
Le peuple est avec moi
Du moins c'est c'que je crois

 

Et j'men fous, j'm'en fous.. de tout
DU CM, DU CE, DU CA.
J'm'enfuis, j'oublie
que le Maire c'est quand même moi

Je marche seul
Dans les rues qui se donnent
Au milieu des casseroles, je nage seul
En rêvant du grand soir

Jérémy SeydouxJe marche seul
Mes brochures, mes flyers
J'vois pas la différence, j'écris ça seul
Je suis immortel.

Mais je suis tout seul
Quand mon parti dévisse
Quand Jocelyne me dépasse
Je suis tout seul
Plus personne ne m'écoute

Je suis tout seul Dans 2 ans, je m'en vais
Pourrir au Grand Conseil, c'est pas pour moi.
J'vous montre mon doigt.

La Police Genevoise

Ça fait longtemps qu'on les sentait motivés… Ca fait longtemps qu'ils essaient… Ils ont commencé avec la grève des amendes, puis la grève du rasoir, puis la grève de l'uniforme. Ils le veulent vraiment, ce prix Genferei, à tel point qu'ils sont prêts à entrer dans l'illégalité pour l'obtenir. Est-ce que la police genevoise va ENFIN atteindre le saint graal de la république ? Tous les espoirs de nos pandores résident dans le cerveau fertile et tortueux du très talentueux Eric Lecoultre, de la rédaction du Courrier !

 

Plaidoyer : Eric Lecoultre du Courrier

 

Bonsoir à tous! Eric Lecoultre

Vous devez juger ce soir la candidature de la police genevoise pour le titre considérablement honorable de Genferei 2018.
Afin de vous permettre de forger une opinion éclairée, la responsabilité m'incombe de vous relater les évènements qui ont défrayé la chronique dans la presse journalistique.

Question: De quoi parlons nous? Nous parlons de vol de substances hallucinogènes, d'excès de vitesse en automobile, de test d'alcoolémie falsifié, de vol de montre, ou encore de faux procès-verbal.

Mesdames et Messieurs les représentants du corps médiatique, contrairement à ce qui a été dit, ces différentes affaires de type scandale ne sont pas déconnectées les unes des autres. Tous ces évènements se sont déroulés au cours d'une seule nuit, dont je me dois de vous relater les faits exacts, ce soir.

Eric LecoultreTout a commencé par une soirée hivernale, dans un poste de la police cantonale genevoise. L'heure était de type 19h22. Alors que je terminais mon service, j'ai croisé mon collègue – et néanmoins ami – que nous surnommons Pipo dans le service, car nous sommes de vrais rigolos qui apprécions l'humour. La position de Pipo, ce soir-là, pouvait être décrite par ces termes : il était affalé comme un gros déchet sur son bureau, à chialer comme un individu peu résistant à l'adversité.
Eprouvant un sentiment semblable à de l'empathie, je lui ai évidemment demandé ce qu'il n'allait pas. Pipo m'a alors décrit une grosse déprime chronique, qui ne le quittait plus depuis la mise en œuvre de la nouvelle Loi sur la police, chère au conseiller d'Etat genevois chargé de la sécurité, que nous surnommons entre nous «Pierre le maudit»…
Comme beaucoup de nos collègues gardiens de la paix, Pipo se trouvait alors dans un désarroi proche du désespoir à cause de cette nouvelle législation de type vraiment merdique. Je lui ai donc proposé de nous rendre dans un établissement de catégorie culture et loisirs, plus précisément, un bar à champagne dans lequel nous avons nos habitudes. Il a secoué la tête en signe d'obtempération.

Là bas, nous nous sommes installés à une table. Très vite, nous avons remarqué la présence d'un député genevois gominé, ancien membre du groupuscule MCG et nouveau citoyen valaisan, reconnu dans la république pour sa verge et son entrejambe. Pardon, pour sa verve et son entregent. Cet élu de la république était avec plusieurs personnes étrangères, et probablement fortunées, en train de discuter les termes d'un financement de campagne prochain. L'un de ses convives, à l'accent lusitanien prononcé, nous a proposé de nous offrir des bois-sons de type Gin-Tonic. Nous avons accepté. Pipo et moi en avons ingéré sept chacun.
Après 1h30, j'ai proposé à mon collègue de retourner au poste. En passant, Pipo en a profité pour dérober la montre, d'une valeur de 6500 francs, à l'une des riches personnes présente à notre table. Il a indiqué que ça servirait à payer les honoraires de nos futurs avocats. Sur le moment, je n'ai pas compris.

Eric LecoultreArrivé devant notre voiture blanche et orange, Pipo, légèrement titubant, m'a proposé de conduire. Je lui ai rétorqué qu'il fallait préalablement effectuer un teste d'alcoolémie, ce qui est le bon réflexe avant de prendre le volant. Malheureusement, l'éclairage d'un lampadaire m'a empêché de pouvoir correctement déchiffrer la valeur inscrite sur l'appareil. Face à ce problème de type technique, j'ai décidé de me fier à la bonne foi de Pipo, qui m'a assuré être en capacité de manoeuvrer le véhicule.
Sur la route, l'agent Pipo a toutefois fait preuve d'une importante excessivité dans sa pratique de la vitesse. Dépassant allègrement les 120 km/h sur une route municipale, il a déclenché plusieurs radars, à tel point qu'on se serait cru dans une discothèque sous des luminaires de type stroboscopique. Nonobstant, nous sommes tout de même arrivé à bon port, soit au poste de police.

Sur les lieux, nous sommes passé devant les locaux où sont stockées les substances saisies lors des opérations de police. Notre surprise a été importante en constatant que la personne qui surveillait l'entrée n'était autre que le conseiller d'Etat Pierre Maudet, décidé à palier le manque d'effectif chronique des forces de l'ordre.
Interloqués, Pipo et moi sommes allé à sa rencontre. Il était alors en train de parler au téléphone dans une langue de type arabe, pratiquée notamment dans les émirats du Golfe persique. Mes connaissances rudimentaires en la matière m'ont toutefois permis de comprendre que le ministre effectuait une réservation pour un prochain voyage familial.
Profitant de sa distraction (que certains qualifieront plus tard d'imprudente), nous avons pénétré dans la le local. Face à tous ces objets et substances, nous avons longuement hésité. Mais l'alcool cessant peu à peu de faire son effet sur Pipo, et voyant la déprime ressurgir, j'ai décidé de récupérer quelques sachets d'une matière végétale nommée marijuana, ou encore cannabis, dans le jargon.
Pipo et moi nous sommes roulé cinq joints de type conique et en avons immédiatement inspiré le contenu. Nous avons été rejoints également par Pierre Maudet. La suite de la soirée, je dois bien vous l'avouer, est plutôt floue. Je sais tout au moins que Pipo n'était plus déprimé. Je me rappelle une vision de Pierre Maudet chevauchant Madame la cheffe Bonfanti, dans un hommage de type très gênant à la nouvelle brigade équestre de la police genevoise. Le procureur général Olivier Jornot s'est également présenté au poste de police. A un moment, il effectuait une Lap Danse sur les genoux de Pipo.

Eric LecoultreMon collègue et moi nous sommes réveillés le lendemain, après un sommeil tourmenté effectué sur la banquette de notre voiture. Eprouvant un certain sentiment de gêne et de regret, ainsi qu'une gueule de bois massive, et prenant conscience des retombées potentiellement problématiques de nos agissements, nous nous sommes rendu dans le bureau du commissaire Boivon, un cadre de la police connu pour son art maîtrisé des procès-verbaux de type maquillage, ou grosse connerie.
Le commissaire a entendu notre récit et a rédigé avec soins plusieurs documents attestant de nos activités de la veille, tout en omettant les passages les plus problématiques.
Le commissaire Boivon est un As, à la police. Son œuvre nous a permis de nous en tirer avec des condamnations mineures et de conserver notre poste, notre retraite mirobolante à 58 ans et tous les avantages de la fonction.

Après cet épisode, Pipo n'a plus jamais déprimé, car son cerveau conserve certaines séquelles dues aux nombreuses substances ingérées.
Désormais, il louche et ne peut prononcer que les voyelles. Il a récemment et logiquement été affecté à la brigade judiciaire d'élite chargé d'enquêter sur le voyage de Pierre Maudet à Abu Dhabi.

Voilà, Mesdames et Messieurs du corps médiatiques. Désormais, vous savez tout. Alors je ne peux que vous encourager à voter en votre âme et conscience pour la meilleure Genferei. Le résultat devrait être serré, car c'est une habitude à Genève lorsque l'on se prononce sur le sort de nos chers gendarmes.

Merci de votre attention.

 

Extrait :

 

Lauréat de la Genferei 2018 :

La Police Genevoise

défendu par : Eric Lecoultre

 

Eric Lecoultre

 

Parchemin

© Copyright Genferei.org pour tous les textes et les photos