HUMOUR POLITIQUE • Le comité occulte qui préside aux destinées du prix Genferei – récompensant chaque année le plus gros pataquès politique – a remis hier son trophée à la Cour des comptes. La feuille dorée du marronnier fou de la Treille a honoré cette année les exploits aquatiques du magistrat Stéphane Geiger. Celui-ci étant aux abonnés absents, c'est le président de l'organe de contrôle indépendant de l'Etat, François Paychère, qui a dû essuyer les plâtres. Il a accepté de bonne grâce le trophée qui avait auparavant été exhibé sur la jetée du jet d'eau – tout un symbole – pour la plus grande joie des touristes.
Elles s'y sont mises à deux. Mission accomplie. Après deux années d'hégémonie du service public, grassement subventionné par la redevance (et une malle à déguisements sans fond), la presse alternative reprend la main: le troisième Prix Genferei, une récompense drolatique du plus gros pataquès politique de l'année, a vu cette année le triomphe du dossier défendu par deux journalistes du Courrier, Laura Drompt et Pauline Cancela. A savoir, la tragicomédie de la Cour des comptes et sa nouvelle discipline olympique, le lancer du seau d'eau.
Une bonne quarantaine de journalistes ont participé à la cérémonie qui s'est tenue jeudi soir à la Maison des associations. Quatre dossiers étaient en lice. A l'indubitable favori qu'était la Cour des comptes, s'opposaient des adversaires tout de même très redoutables.
Ainsi, que penser de l'annulation de la votation sur l'initiative de l'Avivo? Le talent oratoire tout en retenue calviniste malgré un rire de fennec dopé à l'EPO de Marc Moulin, journaliste au Temps, n'a pas suffi. D'autant plus que cela aurait abouti à primer une seconde fois, la Chancellerie. Impensable.
Autre papable: le psychodrame de la rue de l'Ecole de médecine et ses nombreux sens interdits et autre tourner à gauche qui tiennent de la théorie du chaos. La prestation – chantée! – du duo de choc Mathieu Cupelin et Jordan Davis, journalistes à la RSR – pardon, on dit RTS, maintenant – avait du panache.
Enfin, saluons la venue du binoclard sorcier Harry Potter, alias Olivier Francey, de la Tribune de Genève, à propos de l'éjection de Rémy Pagani des TPG. Là aussi, il y a eu sanction lors des votes. La venue impromptue de sa cible, le magistrat Pagani himself en vadrouille politique dans les lieux et qui a bassement tenté d'influer l'assemblée en serrant – quel talent – la pogne de tous les journalistes présents, a été ressentie comme une forme de pression.
Ne reste plus qu'à remettre le trophée à Stanislas Zuin, l'unique rescapé de la Cour des comptes qui a été renouvelée l'an passé. Il s'agit, rappelons-le, d'une feuille dorée du marronnier fou de la Treille. Celui-là même qui fleurit quelques jours avant l'arbre officiel inspecté par la sautière du Grand Conseil et qui annonce le printemps selon un calendrier tout personnel.
Signalons enfin que le Prix Genferei dispose depuis quelques jours d'un site internet, allègrement pompé sur celui de l'Etat de Genève. Même les armoiries ont été détournées, ce que la nouvelle Constitution, imprécise en diable, rend possible. Un procès que ne manquera pas d'intenter la Chancellerie devrait permettre d'y voir clair.
Genevoiserie:
La guerre aquatique à la Cour des Comptes primée «Genferei» 2013
Genève (ats) Les journalistes genevois ont décerné jeudi soir la «Genferei» d'or 2013 aux magistrats de la Cour des Comptes qui s'étaient déchirés au point de se balancer un seau d'eau à la figure. Cette récompense humoristique distingue la meilleure genevoiserie des douze derniers mois.
Dans un sketch mouillé, deux journalistes du «Courrier», Pauline Cancela et Laura Drompt, ont défendu avec beaucoup d'engagement cette «Genferei». Elles ont rappelé les effets désastreux de cet épisode pour l'image de Genève devenue la risée du reste de la Suisse.
Trois autres genevoiseries étaient en lice pour décrocher le graal de la «Genferei». L'annulation de la votation sur l'initiative de l'AVIVO sur les tarifs TPG, les méandres des décisions en matière de mobilité à la rue de l'Ecole-de-Médecine et la saga de l'ex-maire de Genève Rémy Pagani pour forcer les portes du Conseil d'administration des TPG avaient été retenus.
Malgré le potentiel prometteur de ces nominés et la qualité de leurs défenseurs, l'affaire de la Cour des Comptes, qui a tout de même nécessité l'intervention de la police, du procureur général et la mise sur pied rarissime d'une commission d'enquête parlementaire, a raflé la mise. Le vote à bulletins secrets de la quarantaine de journalistes présents à la cérémonie l'a placée en tête.
Un marronnier fou
Les magistrats de la Cour des comptes impliqués dans ce conflit, dont deux ne sont plus en activité, recevront une feuille d'or du marronnier fou de la Treille. Pour ne pas faire comme les autres, ce qui distingue souvent la «Genferei», cet arbre fleurit avant son célèbre voisin qui est surveillé par le sautier de la République pour l'annonce du printemps.
Il s'agit de la troisième édition du prix «Genferei». L'année dernière, la conseillère d'Etat Michèle Künzler, ministre de tutelle des transports publics, avait reçu la feuille d'or pour la restructuration chaotique du réseau TPG.
En 2011, c'était la chancelière Anja Wyden qui obtenait le trophée pour l'oubli protocolaire des obsèques de Monseigneur Genoud par le canton de Genève. A noter qu'a posteriori il est apparu que cette bourde n'était pas imputable à la chancelière.
Imagination sans limite
De nombreux éditorialistes ont tenté de donner une définition précise d'une «Genferei». Pour couper court à ces définitions à géométrie variable, le comité d'organisation du prix a précisé qu'une «Genferei» peut être un projet ou un acte si mal ficelé qu'il se démonte de lui-même.
Ou alors c'est un projet bloqué par un conflit stérile entre autorités. La lourdeur des conséquences et leurs retentissements sont aussi pris en comptes. Une «Genferei» est également raillée au-delà de ses frontières. Vu la créativité des Genevois, le comité d'organisation s'attend à de nombreux nominés pour l'édition 2014.
(SDA/tb dg)
211051 jun 13
La genferei d'or est remise chaque année par les journalistes genevois pour la pire genevoiserie de l'actualité locale durant l'année écoulée. C'est la bisbille au sein de la Cour des Comptes qui a recueilli le plus de suffrages.
Les magistrats de la Cour des Comptes impliqués dans «l'affaire du seau d'eau» ont reçu la distinction de la presse genevoise.
Trois autres genevoiseries étaient en lice: l'annulation de la votation sur l'initiative de l'AVIVO sur les tarifs TPG (lire: A Genève, l'Avivo recourt contre l'annulation du vote sur les TPG), les méandres des décisions en matière de mobilité à la rue de l'Ecole-de-Médecine et la saga de l'ex-maire de Genève Rémy Pagani pour forcer les portes du Conseil d'administration des TPG (lire: La procédure disciplinaire à l'encontre du maire de Genève est réactivée).
Les magistrats de la Cour des comptes impliqués dans ce conflit, dont deux ne sont plus en activité, recevront une feuille d'or du marronnier fou de la Treille.
Pour ne pas faire comme les autres, cet arbre fleurit avant son célèbre voisin qui est surveillé par le sautier de la République pour l'annonce du printemps.
Il s'agit de la troisième édition du prix "Genferei".
Les journalistes genevois ont décerné jeudi soir la "Genferei" d'or 2013 aux magistrats de la Cour des Comptes qui s'étaient déchirés au point de se balancer un seau d'eau à la figure.Trois autres genevoiseries étaient en lice, dont l'annulation de la votation sur l'initiative de l'AVIVO sur les tarifs des Transports publics (TPG).L'affaire de la Cour des Comptes, qui a nécessité l'intervention de la police, du procureur général et la mise sur pied d'une commission d'enquête parlementaire, a raflé la majorité des votes de la quarantaine de journalistes présents à la 3e édition de la "Genferei".